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La plantation et la multiplication du clivia

La plantation et la multiplication du clivia sont des étapes fondamentales pour tout amateur souhaitant pérenniser sa collection ou partager cette magnifique plante. Bien que le clivia soit connu pour sa longévité et sa robustesse, une plantation initiale réussie dans un contenant et un substrat adaptés est la clé de sa santé future. De même, sa multiplication, bien que simple en apparence, requiert une certaine technique et de la patience, que ce soit par la division des rejets ou par le semis. Comprendre les subtilités de ces processus permet non seulement d’obtenir de nouvelles plantes vigoureuses mais aussi de rajeunir les touffes plus anciennes, assurant ainsi une floraison généreuse année après année.

Le choix du pot et la préparation du substrat

Le choix du pot est une décision primordiale pour la culture du clivia. Cette plante apprécie d’avoir ses racines légèrement à l’étroit, une condition qui stimule sa floraison. Il faut donc opter pour un pot à peine plus large que le système racinaire. Un pot en terre cuite est souvent préférable au plastique, car sa porosité permet une meilleure aération des racines et un séchage plus homogène du substrat, réduisant ainsi les risques de pourriture. Assure-toi impérativement que le fond du pot soit percé de plusieurs trous de drainage pour évacuer tout excès d’eau.

La qualité du substrat est tout aussi cruciale que le choix du pot. Le clivia possède des racines charnues et épaisses qui sont très sensibles à l’asphyxie et à la pourriture en cas d’humidité stagnante. Il est donc indispensable de préparer un mélange extrêmement drainant et aéré. Un substrat idéal peut être composé d’un tiers de terreau de bonne qualité, d’un tiers de compost mûr ou de tourbe, et d’un tiers de matériaux drainants comme de la perlite, de la pouzzolane ou du sable grossier. L’ajout de quelques morceaux d’écorce de pin peut également améliorer la structure et l’aération du mélange.

Avant la plantation, il est conseillé de préparer le pot en plaçant une couche de drainage au fond. Un tesson de poterie incurvé sur le trou principal empêchera le substrat de s’échapper tout en laissant l’eau s’écouler. Par-dessus, une couche de quelques centimètres de billes d’argile ou de graviers assurera un drainage parfait et empêchera les racines de baigner dans l’eau qui pourrait s’accumuler dans la soucoupe. Cette précaution simple est l’une des meilleures garanties contre la pourriture racinaire.

Une fois le pot et le substrat prêts, tu peux procéder à la plantation. Verse une première couche de ton mélange sur le lit de drainage. Le but est de positionner la plante de manière à ce que le collet, c’est-à-dire la jonction entre les racines et la base des feuilles, se trouve juste au niveau de la surface du substrat final. Tenir la plante d’une main tout en ajoutant le substrat autour des racines avec l’autre permet un positionnement précis et un bon remplissage des vides.

La technique de plantation

Lors de la mise en pot d’un nouveau clivia ou lors d’un rempotage, la manipulation des racines est l’étape la plus délicate. Sors la plante de son contenant d’origine avec précaution, en essayant de ne pas briser ses racines charnues et fragiles. Inspecte le système racinaire et, à l’aide d’un sécateur propre et désinfecté, coupe les racines qui sont sèches, pourries (molles et brunes) ou endommagées. Ne taille pas les racines saines, car elles constituent les réserves de la plante.

Positionne la plante au centre du nouveau pot, en étalant délicatement ses racines sur la première couche de substrat. Comble ensuite les espaces vides avec le reste du mélange préparé, en tassant légèrement au fur et à mesure pour assurer un bon contact entre les racines et le substrat et pour éliminer les poches d’air. Veille à ne pas enterrer le collet ; il doit rester affleurant à la surface du sol. Un collet enterré est une porte d’entrée pour la pourriture.

Une fois le pot rempli, le niveau du substrat doit se situer à environ deux centimètres en dessous du rebord du pot. Cela crée une cuvette d’arrosage qui permettra à l’eau de bien pénétrer dans la motte sans déborder immédiatement. Après la plantation, il est préférable d’attendre quelques jours, voire une semaine, avant d’effectuer le premier arrosage. Ce temps de repos permet aux éventuelles petites blessures sur les racines de cicatriser, minimisant ainsi les risques d’infection fongique.

Après cette période d’attente, procède à un premier arrosage copieux, jusqu’à ce que l’eau s’écoule librement par les trous de drainage. Laisse ensuite le pot s’égoutter complètement et vide la soucoupe. Place ton clivia nouvellement planté dans un endroit lumineux mais sans soleil direct, et à l’abri des courants d’air. Il lui faudra quelques semaines pour s’adapter à son nouvel environnement et commencer à développer de nouvelles racines.

La multiplication par division des rejets

La méthode de multiplication la plus simple, la plus rapide et la plus fiable pour le clivia est la division des rejets, également appelés « drageons » ou « bulbilles ». Ces nouvelles petites plantes se développent naturellement à la base de la plante mère. Pour pouvoir être séparé avec succès, un rejet doit être suffisamment développé : il doit posséder au moins quatre feuilles bien formées et son propre système racinaire. L’opération se pratique de préférence au printemps, après la floraison, souvent à l’occasion d’un rempotage.

Pour procéder à la division, sors délicatement la plante mère de son pot et retire une partie de l’ancien substrat pour bien visualiser la connexion entre le rejet et la plante principale. À l’aide d’un couteau bien aiguisé et désinfecté, sépare le rejet de la plante mère en effectuant une coupe nette et franche. Assure-toi que le rejet emporte avec lui une portion de racines saines et bien développées. Une séparation brutale à la main risquerait d’endommager les deux plantes.

Après la séparation, il est judicieux de laisser les plaies de coupe sécher à l’air libre pendant quelques heures. Certains jardiniers appliquent même un peu de poudre de charbon de bois ou de cannelle sur les coupes pour leurs propriétés antifongiques, ce qui aide à prévenir les infections. Cette étape de cicatrisation est importante avant la mise en pot individuelle des nouvelles plantes.

Chaque rejet peut ensuite être planté dans son propre petit pot, en utilisant le même type de substrat drainant que pour la plante mère. Choisis un pot de taille modeste, juste assez grand pour contenir les racines. Enterre le jeune plant à la même profondeur qu’il l’était sur la plante mère, en veillant à ne pas couvrir le collet. Arrose légèrement et place le nouveau pot dans un endroit chaud et lumineux, à l’abri du soleil direct. La patience est de mise, car il faudra généralement deux à trois ans avant qu’un jeune clivia issu d’une division ne produise sa première floraison.

La multiplication par semis

La multiplication du clivia par semis est une méthode plus longue et plus complexe, mais elle peut être très gratifiante, notamment pour les collectionneurs qui souhaitent créer de nouvelles variétés par hybridation. Pour obtenir des graines, il faut d’abord polliniser manuellement les fleurs. Transfère le pollen d’une fleur à l’aide d’un petit pinceau sur le stigmate d’une autre fleur. Si la pollinisation est réussie, la base de la fleur commencera à enfler pour former une baie verte.

La baie mettra plusieurs mois, parfois près d’un an, pour mûrir. Elle passera du vert au rouge vif ou au jaune, signe qu’elle est prête à être récoltée. Chaque baie contient généralement une à plusieurs grosses graines charnues. Il est crucial de semer les graines le plus rapidement possible après la récolte, car leur pouvoir germinatif est de très courte durée. Nettoie les graines en enlevant délicatement la pulpe qui les entoure.

Pour le semis, prépare un pot peu profond ou une terrine remplie d’un substrat très léger et stérile, comme un mélange de tourbe et de sable ou de vermiculite. Pose les graines à la surface du substrat en les espaçant de quelques centimètres, et enfonce-les à peine, en laissant leur partie supérieure visible. Maintiens le substrat constamment humide mais jamais détrempé, et place le tout dans un endroit chaud (entre 20°C et 25°C) et lumineux. La germination peut prendre entre un et trois mois.

Une fois que les jeunes plantules ont développé deux ou trois petites feuilles, elles peuvent être repiquées individuellement dans de petits pots. La croissance des clivias issus de semis est extrêmement lente. Il faudra faire preuve de beaucoup de patience et de persévérance, car il s’écoulera entre quatre et six ans, voire plus, avant que la plante n’atteigne une taille suffisante pour produire sa première floraison. C’est une aventure pour les jardiniers passionnés, mais la récompense d’assister à la naissance et à la croissance d’une plante que l’on a créée soi-même est incomparable.

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