La plantation et la multiplication de l’amandier nain

La réussite de la culture de l’amandier nain, ou Prunus tenella, commence par une plantation effectuée dans les règles de l’art. Cette étape cruciale conditionne en grande partie la bonne reprise de l’arbuste, sa croissance future et sa capacité à s’épanouir pleinement dans ton jardin. Choisir le bon emplacement et préparer le sol avec soin sont les deux piliers d’une installation réussie. L’amandier nain est un arbuste peu exigeant, mais il a des préférences marquées qu’il est essentiel de respecter. En lui offrant des conditions de départ optimales, tu mets toutes les chances de ton côté pour profiter de sa spectaculaire floraison printanière durant de nombreuses années, avec un minimum d’entretien par la suite.
Le choix du moment pour la plantation est primordial. La période la plus favorable se situe à l’automne, d’octobre à novembre, lorsque le sol est encore chaud et que les pluies sont fréquentes. Planter à cette saison permet à l’arbuste de commencer à développer son système racinaire avant l’arrivée des froids hivernaux, lui donnant ainsi une avance pour la reprise végétative au printemps. Une plantation printanière, en mars ou avril, est également possible, mais elle nécessitera un suivi plus attentif de l’arrosage durant le premier été pour compenser le temps d’installation plus court avant les chaleurs.
L’emplacement, quant à lui, doit être mûrement réfléchi. L’amandier nain est un véritable adorateur du soleil ; il a besoin d’une exposition en plein soleil pour fleurir généreusement et développer un port harmonieux. Un emplacement orienté au sud ou à l’ouest est idéal. Il faut également s’assurer que le sol est parfaitement drainé. Cet arbuste redoute l’humidité stagnante qui asphyxie ses racines. Si ton sol est de nature lourde et argileuse, une préparation minutieuse s’impose pour l’alléger et améliorer son drainage.
La préparation du trou de plantation est une étape à ne pas négliger. Celui-ci doit être suffisamment grand et large, au moins deux fois le volume de la motte de l’arbuste. Ameublis bien la terre au fond du trou et sur les côtés pour faciliter la pénétration des futures racines. C’est le moment idéal pour amender le sol si nécessaire : un ajout de sable grossier, de graviers ou de pouzzolane améliorera le drainage, tandis qu’un peu de compost bien décomposé apportera les nutriments nécessaires à un bon départ, sans pour autant créer un sol trop riche.
Les étapes détaillées de la plantation
Une fois l’emplacement choisi et le trou préparé, la mise en terre de l’amandier nain peut commencer. Si ton arbuste est en conteneur, la première chose à faire est de le dépoter avec précaution. Examine la motte : si les racines forment un chignon dense et circulaire au fond du pot, il est important de les démêler délicatement avec les doigts ou une griffe pour les encourager à s’étendre dans leur nouvel environnement. Cette opération, appelée décompactage, est essentielle pour éviter que les racines ne continuent de tourner en rond, ce qui compromettrait la stabilité et la croissance de la plante.
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Place ensuite la motte au centre du trou de plantation. Le sommet de la motte, appelé le collet, doit affleurer le niveau du sol environnant. Il est crucial de ne pas enterrer le collet trop profondément, car cela pourrait favoriser l’apparition de maladies et la pourriture. Utilise un manche d’outil ou une planche posée en travers du trou pour vérifier le niveau. Ajuste la hauteur si nécessaire en ajoutant ou en retirant de la terre au fond du trou jusqu’à obtenir le bon positionnement.
Une fois l’arbuste bien positionné, commence à combler le trou avec la terre que tu avais retirée, éventuellement mélangée à du terreau de plantation et à l’amendement drainant. Tasse légèrement la terre au fur et à mesure pour éliminer les poches d’air et assurer un bon contact entre les racines et le sol. Il est important de ne pas compacter excessivement la terre, ce qui nuirait à l’aération et au drainage. Le but est de créer un environnement stable mais perméable pour le système racinaire.
L’étape finale de la plantation est l’arrosage, une opération indispensable même s’il pleut. Forme une cuvette de terre autour du pied de l’arbuste pour retenir l’eau. Arrose ensuite copieusement, en versant au moins dix à quinze litres d’eau, afin de bien imbiber la terre en profondeur et de parfaire le contact entre les racines et le sol. Cet arrosage initial est déterminant pour la reprise de la plante. Un paillage peut ensuite être installé au pied de l’arbuste pour conserver l’humidité et limiter la croissance des mauvaises herbes.
La multiplication par bouturage
La méthode de multiplication la plus accessible et efficace pour l’amandier nain est le bouturage. Cette technique a l’avantage de produire un nouveau plant génétiquement identique à la plante mère, garantissant ainsi la conservation de toutes ses caractéristiques ornementales. Le meilleur moment pour prélever les boutures est l’été, lorsque les nouvelles pousses de l’année ont atteint un stade de maturité intermédiaire, dit « semi-aoûté ». Le bois n’est alors ni trop tendre, ni trop dur, ce qui favorise un enracinement optimal.
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Pour réaliser tes boutures, choisis des rameaux sains, droits et sans fleurs sur la plante mère. Prélève des segments de 15 à 20 centimètres de long, en effectuant une coupe nette juste en dessous d’un œil ou d’un nœud. Prépare ensuite chaque bouture en retirant les feuilles situées sur les deux tiers inférieurs. Il est important de ne laisser que quelques feuilles au sommet pour permettre la photosynthèse tout en limitant la transpiration, qui pourrait dessécher la bouture avant qu’elle n’ait pu former des racines.
L’étape suivante consiste à planter les boutures. Prépare un pot ou une terrine avec un substrat très drainant, un mélange de terreau et de sable de rivière est idéal. Fais des avant-trous avec un petit bâton pour ne pas abîmer la base des boutures en les insérant. Tu peux, si tu le souhaites, tremper la base de chaque bouture dans une poudre d’hormones de bouturage pour stimuler la rhizogenèse (la formation des racines), mais ce n’est pas une obligation. Enfonce les boutures sur environ la moitié de leur hauteur et tasse délicatement le substrat autour.
Après la plantation, il est crucial de maintenir une atmosphère humide autour des boutures. Arrose légèrement le substrat, puis recouvre le pot d’un film plastique transparent ou d’une cloche pour créer une mini-serre. Place l’ensemble dans un lieu lumineux, mais à l’abri du soleil direct qui pourrait brûler les feuilles. Pense à aérer régulièrement pour éviter le développement de maladies fongiques. La patience est alors de mise, car l’enracinement peut prendre de quelques semaines à plusieurs mois.
Autres techniques de multiplication
Bien que le bouturage soit la méthode la plus courante, l’amandier nain peut aussi être multiplié par d’autres techniques, bien que celles-ci soient parfois plus complexes ou plus longues. Le semis est une option, mais il présente l’inconvénient majeur de ne pas garantir la fidélité des caractéristiques de la plante mère, surtout si celle-ci est un cultivar spécifique. De plus, le processus est long, nécessitant une stratification à froid des graines pendant l’hiver pour lever leur dormance avant de pouvoir germer au printemps.
Pour procéder au semis, récolte les amandes à maturité à la fin de l’été. Il faut ensuite les débarrasser de leur enveloppe charnue et les faire sécher. Avant de les semer, les graines doivent subir une période de froid humide pour imiter les conditions hivernales. Tu peux les mélanger à du sable humide dans un sac en plastique et les placer au réfrigérateur pendant trois à quatre mois. Au printemps, sème les graines dans des pots remplis de terreau et attends la germination, qui peut être capricieuse.
La division des rejets est une autre méthode de multiplication très simple et efficace pour l’amandier nain, qui a une tendance naturelle à drageonner, c’est-à-dire à produire des pousses à partir de ses racines. Au début du printemps, tu peux repérer les rejets qui se sont développés à la périphérie de la touffe principale. Avec une bêche bien affûtée, sépare délicatement un rejet du pied mère en veillant à conserver une portion de racines. Il ne te reste plus qu’à replanter ce nouveau sujet à l’endroit désiré, en suivant les mêmes étapes qu’une plantation classique.
Enfin, le greffage est une technique utilisée principalement par les pépiniéristes professionnels pour multiplier des variétés spécifiques. Elle consiste à implanter un greffon (un fragment de rameau de la variété à multiplier) sur un porte-greffe compatible et vigoureux, comme un prunier ou un autre amandier. Cette méthode demande un savoir-faire technique précis et n’est généralement pas à la portée du jardinier amateur. Elle permet cependant une production rapide de plants conformes et vigoureux.
📷 Le.Loup.Gris, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons