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L’arrosage et la fertilisation du pélargonium à grandes fleurs

Un arrosage et une fertilisation adéquats sont les piliers d’une culture réussie du pélargonium à grandes fleurs, influençant directement sa vigueur, sa santé et l’abondance de sa floraison. Contrairement à l’idée reçue que les géraniums supportent bien la sécheresse, cette variété spécifique, avec ses grandes fleurs et son feuillage luxuriant, a des besoins plus importants, mais reste extrêmement sensible à l’excès d’eau. Trouver le juste équilibre est donc essentiel. De même, une fertilisation bien menée fournira à la plante l’énergie nécessaire pour produire ses floraisons spectaculaires tout au long de la saison. Ce guide détaillé t’expliquera comment maîtriser ces deux aspects cruciaux de l’entretien pour obtenir des plantes éblouissantes.

Les principes fondamentaux de l’arrosage

La règle d’or pour l’arrosage du pélargonium à grandes fleurs est de laisser le substrat sécher en surface entre deux arrosages. Le meilleur moyen de savoir quand arroser est de tester le terreau avec ton doigt : si les deux ou trois premiers centimètres sont secs, il est temps d’arroser. Cette méthode est bien plus fiable que de suivre un calendrier strict, car les besoins en eau de la plante varient considérablement en fonction de la température, de l’ensoleillement, de la taille du pot et du stade de développement de la plante.

Lorsque tu arroses, fais-le généreusement. Verse de l’eau lentement sur toute la surface du substrat jusqu’à ce qu’elle commence à s’écouler par les trous de drainage au fond du pot. Cela garantit que toute la motte est bien humidifiée. Après une quinzaine de minutes, vide impérativement la soucoupe pour éviter que les racines ne baignent dans l’eau stagnante, ce qui est la cause la plus fréquente de la pourriture racinaire. Cette maladie est souvent fatale, il est donc primordial de prévenir cette situation.

Il est préférable d’arroser directement au pied de la plante, en évitant de mouiller le feuillage et les fleurs. L’humidité persistante sur les feuilles peut favoriser le développement de maladies fongiques comme l’oïdium ou le botrytis. L’arrosage tôt le matin est idéal, car cela permet à la plante d’absorber l’eau dont elle a besoin pour la journée et à tout excès d’humidité sur le feuillage de s’évaporer rapidement avec le soleil matinal. L’arrosage en pleine chaleur est à éviter, car une partie de l’eau s’évapore avant même d’atteindre les racines.

En hiver, pendant la période de dormance, les besoins en eau de la plante sont drastiquement réduits. Si tu hivernes ton pélargonium dans un local frais et lumineux, un arrosage très léger une fois toutes les trois à quatre semaines est amplement suffisant. Le but est simplement d’empêcher la motte de se dessécher complètement. Une surveillance attentive est nécessaire, car un excès d’eau pendant cette période de repos est particulièrement préjudiciable.

La fertilisation pour une floraison abondante

Le pélargonium à grandes fleurs est une plante gourmande qui nécessite une fertilisation régulière pendant sa période de croissance et de floraison, du printemps à la fin de l’été. Pour soutenir sa production continue de fleurs spectaculaires, un apport d’engrais est indispensable. Choisis un engrais liquide spécialement formulé pour les plantes à fleurs ou les géraniums. Ces engrais sont généralement riches en phosphore (P) et en potassium (K), des éléments qui favorisent la floraison et la robustesse de la plante, et plus faibles en azote (N), qui lui favorise surtout la croissance du feuillage.

La fréquence de la fertilisation dépend du type d’engrais utilisé. Pour un engrais liquide, un apport tous les 10 à 15 jours, dilué dans l’eau d’arrosage selon les instructions du fabricant, est un bon rythme. Il est important de ne jamais appliquer d’engrais sur un substrat complètement sec, car cela pourrait brûler les racines. Arrose toujours légèrement la plante avec de l’eau claire avant d’appliquer la solution nutritive. Cette précaution permet une meilleure absorption des nutriments et protège le système racinaire.

Une alternative aux engrais liquides est l’utilisation d’engrais à libération lente. Ces engrais, sous forme de granulés ou de bâtonnets à insérer dans le terreau, diffusent les nutriments progressivement sur une longue période, généralement plusieurs mois. C’est une option pratique qui réduit la fréquence des interventions. Incorpore les granulés dans le substrat lors de la plantation ou du rempotage au printemps, en suivant les dosages recommandés sur l’emballage.

Il est crucial de cesser toute fertilisation à la fin de l’été ou au début de l’automne. Continuer à nourrir la plante alors qu’elle entre dans sa période de repos naturel pourrait stimuler une nouvelle croissance fragile qui serait vulnérable au froid et aux maladies. La plante a besoin de cette période pour ralentir son métabolisme et se préparer pour l’hiver. La fertilisation ne devra reprendre qu’au printemps suivant, lorsque les signes de nouvelle croissance seront bien visibles.

L’adaptation des apports en fonction des conditions

Il est important de savoir adapter l’arrosage et la fertilisation aux conditions environnementales et à l’état de la plante. Pendant les périodes de canicule en été, les plantes en pot, surtout celles dans des contenants plus petits, peuvent se dessécher très rapidement et nécessiter un arrosage quotidien, voire deux fois par jour pour les plus exposées. Inversement, pendant une période de temps frais et pluvieux, il faudra espacer considérablement les arrosages, même en pleine saison de croissance.

La taille et le matériau du pot influencent également la fréquence d’arrosage. Un petit pot en terre cuite se desséchera bien plus vite qu’un grand bac en plastique. Les plantes cultivées en pleine terre ont généralement des besoins en arrosage moins fréquents que celles en pot, car elles peuvent puiser l’humidité d’un plus grand volume de sol. Cependant, lors de sécheresses prolongées, un arrosage d’appoint reste nécessaire.

L’observation attentive de ta plante est ton meilleur guide. Des feuilles qui commencent à pendre ou à flétrir sont souvent le premier signe d’un manque d’eau. Cependant, il est important de noter que le flétrissement peut aussi être un symptôme de pourriture des racines due à un excès d’arrosage. C’est pourquoi il est essentiel de toujours vérifier l’humidité du sol avant d’arroser à nouveau. Un feuillage qui jaunit peut indiquer soit un excès d’eau, soit une carence en nutriments.

De même, la fertilisation doit être ajustée. Si tu remarques une croissance exubérante du feuillage au détriment des fleurs, cela peut être le signe d’un excès d’azote. Dans ce cas, passe à un engrais plus riche en phosphore et potassium. Si la plante semble chétive avec un feuillage pâle malgré un arrosage correct, elle souffre probablement d’une carence et un apport d’engrais lui sera bénéfique. L’adaptation est la clé d’un entretien réussi.

Les signes d’un problème d’arrosage ou de fertilisation

Apprendre à reconnaître les signes de stress liés à l’arrosage et à la fertilisation est crucial pour pouvoir corriger rapidement le tir. Un sous-arrosage se manifeste généralement par un flétrissement du feuillage, des feuilles inférieures qui jaunissent et tombent, et un ralentissement de la croissance. Le substrat sera visiblement sec et peut même se rétracter des parois du pot. La solution est simple : un arrosage en profondeur, éventuellement par bassinage, en laissant le pot tremper dans l’eau pendant une demi-heure pour réhydrater complètement la motte.

Le sur-arrosage est plus insidieux et plus dangereux. Les symptômes peuvent être similaires à ceux du manque d’eau, comme le flétrissement, car les racines asphyxiées et pourries ne peuvent plus absorber l’eau. D’autres signes incluent le jaunissement et le ramollissement des feuilles, en particulier à la base de la plante, et l’apparition de moisissure à la surface du substrat. Si tu suspectes un sur-arrosage, il faut immédiatement cesser d’arroser, et si le cas est grave, dépoter la plante, couper les racines pourries (brunes et molles) et rempoter dans un nouveau substrat sec.

Une surfertilisation, ou brûlure par l’engrais, peut se manifester par des bords de feuilles qui deviennent bruns et secs, comme brûlés. Tu peux aussi observer un dépôt blanchâtre de sels minéraux à la surface du substrat. Si cela se produit, il faut lessiver le sol en arrosant abondamment avec de l’eau claire, en laissant l’eau s’écouler librement par les trous de drainage pour évacuer l’excès de sels. Il faudra ensuite suspendre la fertilisation pendant plusieurs semaines.

À l’inverse, une carence en nutriments se traduit par une croissance faible, un feuillage pâle ou jaunâtre (chlorose), et une floraison rare ou absente. Une carence en azote provoque un jaunissement généralisé des feuilles les plus anciennes, tandis qu’une carence en fer se manifeste par un jaunissement des jeunes feuilles alors que les nervures restent vertes. Un programme de fertilisation équilibré et régulier est la meilleure prévention contre ces problèmes.

L’eau d’arrosage et les amendements du sol

La qualité de l’eau utilisée pour l’arrosage peut également avoir un impact sur la santé de tes pélargoniums. Idéalement, l’eau de pluie est la meilleure option, car elle est douce et ne contient pas de chlore ni de calcaire. Si tu utilises l’eau du robinet, il est conseillé de la laisser reposer dans un arrosoir pendant 24 heures avant de l’utiliser. Cela permet au chlore de s’évaporer et à l’eau d’atteindre la température ambiante, évitant ainsi un choc thermique pour les racines.

Si ton eau est très calcaire (dure), cela peut entraîner une augmentation du pH du sol au fil du temps. Un pH trop élevé (alcalin) peut rendre certains nutriments, comme le fer, indisponibles pour la plante, même s’ils sont présents dans le sol, conduisant à une chlorose ferrique. L’utilisation occasionnelle d’eau de pluie ou l’ajout de quelques gouttes de vinaigre blanc ou de jus de citron à l’eau d’arrosage peut aider à maintenir un pH légèrement acide, plus favorable à l’absorption des nutriments.

Au-delà de la fertilisation liquide, l’amélioration du sol avec des amendements organiques lors de la plantation est une excellente stratégie à long terme. L’incorporation de compost bien mûr ou de fumier décomposé dans le mélange de plantation enrichit le sol en matière organique, améliore sa structure et sa capacité à retenir l’eau et les nutriments. Ces amendements libèrent également des nutriments de manière lente et continue, complétant ainsi la fertilisation régulière.

Le paillage peut aussi être bénéfique, surtout pour les plantes en pleine terre ou dans de grands bacs. Une fine couche de paillis organique (comme du broyat de bois raméal fragmenté ou des coques de cacao) à la surface du sol aide à conserver l’humidité, à réduire la croissance des mauvaises herbes et à maintenir une température du sol plus stable. Cependant, il faut veiller à ne pas pailler directement contre la base des tiges pour éviter de favoriser la pourriture.

 📷Velq1958CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

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